Les politiques de confinement et de restriction des déplacements menées en réponse à la crise sanitaire de covid-19 ont montré l’importance de penser la dimension spatiale des violences conjugales. Le présent projet de recherche, fondé sur deux enquêtes par entre-
tiens auprès de femmes en situation de violences conjugales et des professionnel·les les accompagnant en Haute-Garonne et en Isère, en expose les différents aspects pour la période mars 2020 – mars 2021. Elles s’appuient sur la recherche géographique la plus récente sur le sujet. Une enquête quantitative portant sur les liens entre mobilité, conjugalité et confine- ment menée en Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes les complète. Le projet de recherche dans son ensemble a été financé principalement par la Fondation de France, après avoir été retenu par l’Agence nationale de la recherche dans le cadre de l’appel à projet RA-COVID.
Site du projet : https://anrcovico.hypotheses.org/
Paru aux édition GéoTraverses le 13 septembre 2022 l’ouvrage de synthèse issu du projet ANR Spatialité des violences conjugales & crise du Covid-19.
La crise de la covid-19 a eu des conséquences fortes sur les rapports de genre et les violences au sein du couple. Les mesures de confinement associées en particulier ont rendu impossible à ignorer les logiques spatiales qui les sous-tendent.
Cet ouvrage propose une géographie sociale et féministe des rapports de genre et des violences au sein du couple. À partir d’une enquête menée de mars 2020 à mars 2021, il montre que les inégalités entre femmes et hommes ont été creusées par la crise et que les politiques de restriction des mobilités sont entrées en résonance avec les logiques de contrôle spatial des auteurs de violence. En outre, si la pandémie a été l’occasion d’une accélération dans la mise en œuvre de mesures de lutte contre les violences, elle n’a pas constitué de rupture dans l’histoire de l’action publique. La crise sanitaire a fonctionné comme un miroir grossissant des tendances peu perceptibles d’ordinaire, en particulier de leur dimension spatiale.
Ouvrage publié avec le soutien de la Fondation de France.
Julie Bulteau, Pauline Delage, Esté R. Torres, Eva San Martin
« Notre enquête s’est intéressée spécifiquement à la période de la crise sanitaire : nous avons pu observer que les mesures prises en réponse à l’épidémie de Covid-19 (confinements, couvre-feux, etc.) ont pu être bénéfiques aux femmes alors séparées de leur partenaire violent puisqu’il a réduit les possibilités pour l’agresseur d’entrer physiquement en contact avec elles. L’interdiction de se déplacer à plus d’un kilomètre de son domicile (hors motifs impératifs) a limité la portée d’action des agresseurs qui devaient pouvoir justifier d’un motif de déplacement en cas de contrôle policier. Avec l’arrêt du travail et la fermeture des écoles, les femmes ont pu vivre le premier confinement comme une bulle protectrice pour elles et leurs enfants éventuels, rétablissant un lien et retrouvant une tranquillité d’esprit mis à mal par les violences. «
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